Beeple a créé des chiens robots avec les têtes de Musk, Zuckerberg et Warhol qui défèquent des NFT

En bref

• L’installation “Regular Animals” de Beeple met en scène des robots quadrupèdes déambulant à Art Basel, imprimant des images stylisées et diffusant des liens vers des NFT liés à des “souvenirs” de machine enregistrés sur la blockchain.
• Chaque robot utilise une plateforme quadrupède équipée de capteurs, de caméras et d’une imprimante à sublimation thermique produisant des images basées sur ce qu’il voit.
• Les robots arborent des têtes sculptées à l’effigie d’Elon Musk, Mark Zuckerberg, Jeff Bezos, Pablo Picasso, Andy Warhol et Beeple lui-même.

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Découvrez SCENE

L’artiste numérique Mike Winkelmann, alias Beeple, a remis les NFT sur le devant de la scène à Art Basel avec une meute de robots quadrupèdes qui prennent en photo les visiteurs et “déposent” des œuvres imprimées servant aussi de collectibles crypto.

L’installation interactive, intitulée “Regular Animals”, est présentée jusqu’au 7 décembre au Miami Beach Convention Center dans le cadre du programme Zero 10 d’Art Basel dédié aux nouvelles œuvres numériques.

Chaque robot à quatre pattes porte une tête sculptée en silicone inspirée de personnalités du monde de l’art et de la tech, dont Elon Musk, Mark Zuckerberg, Jeff Bezos, Pablo Picasso, Andy Warhol et Beeple lui-même.

Les robots parcourent le salon, leurs caméras capturant des scènes de la foire, qui sont ensuite traitées en impressions stylisées liées à l’identité de chaque masque.

Les documents du projet indiquent que certaines de ces images contiennent des codes permettant aux visiteurs de réclamer des NFT, reliant ainsi l’impression physique à un jeton sur la blockchain. Une description de l’événement Luma précise que “1024 impressions gratuites et 256 NFT gratuits” ont été distribués mercredi.

“Nous voyons de plus en plus le monde à travers le prisme de la façon dont ils veulent que nous le voyions, parce qu’ils contrôlent ces algorithmes très puissants, et ils ont un contrôle unilatéral sur notre vision du monde à bien des égards”, a déclaré Beeple dans une interview vidéo accordée à CNN.

Ici, lors des Art Basel Awards, @beeple arrive avec quelques amis. pic.twitter.com/ka13pLw3jz

— Art Basel (@ArtBasel) 4 décembre 2025

Les robots “se contenteront de prendre des photos et de développer ces souvenirs, et les souvenirs seront enregistrés sur une certaine blockchain, car je pense que c’est un excellent usage de cette technologie”, a-t-il ajouté.

Les robots utilisent une plateforme quadrupède commerciale équipée de capteurs, de caméras et d’une imprimante compacte à sublimation thermique qui produit les images vues sur le sol de la foire, chaque unité étant modifiée avec une tête sculptée à la main en silicone platine, selon une description technique du magazine d’art Whitewall.

“C’est l’IA qui réinterprète les images et ce que l’humanoïde voit. Il y a une analogie ; nous allons de plus en plus voir le monde à travers l’IA”, a déclaré Beeple dans une interview à The Art Newspaper.

Les artistes et les leaders de la tech, comme ceux représentés sur les têtes des chiens robots, continuent de “façonner ce que nous voyons, probablement plus que quiconque”, a-t-il ajouté.

Chaque robot était proposé à 100 000 dollars, sauf celui portant la tête de Bezos, qui n’était pas à vendre lors du vernissage VIP mercredi, où toutes les pièces ont été vendues.

Les photos imprimées produites par les chiens robots comportent une mention précisant que l’œuvre a été “testée et vérifiée comme étant de la merde de chien 100% pure, biologique et sans OGM, provenant de l’anus d’un chien adulte de taille moyenne”.

Decrypt a contacté Beeple Studios et Art Basel pour un commentaire.

Les “projets artistiques fous” de Beeple

La dernière œuvre de Beeple arrive plus de quatre ans après sa vente record en 2021 de “Everydays: The First 5000 Days”, un collage numérique de 5 000 images dont le NFT s’est vendu pour la somme faramineuse de 69,3 millions de dollars chez Christie’s.

Cette vente a placé Beeple parmi les artistes vivants les plus chers et a contribué à propulser les NFT au centre d’une frénésie mondiale.

“Je m’intéresse aux projets artistiques fous que je ne pouvais tout simplement pas faire avant, mais que je peux faire aujourd’hui”, a confié Beeple à Decrypt dans un podcast de juin 2021, lorsqu’on lui a demandé comment il comptait dépenser son argent.

La frénésie autour des NFT s’était largement calmée à la mi-2022, avec une baisse des volumes et des prix dans la plupart des segments. Début 2023, il subsistait encore un certain engouement.

“C’est fou pour moi de repenser à cette époque, car les NFT ont été détestés bien plus longtemps qu’ils n’ont été aimés”, a déclaré Beeple dans une interview d’octobre 2024.

En juillet de cette année, les analyses du secteur montraient que les ventes de NFT avaient bondi de 78 %, principalement grâce à la baisse des prix planchers, mais au détriment du volume global des échanges, qui a chuté de 45 % sur le trimestre.